Les biais cognitifs font partie intégrante de notre quotidien : ils influencent notre manière de penser et donnent naissance à des préjugés, fausses croyances et mauvaises décisions !
Et ouiiiiiii, tu es toi aussi victime de tes propres biais cognitifs au travail, et encore plus en tant que manager 🙃
Mais bonne nouvelle !
Ils peuvent être évités et surmontés à condition de les reconnaître, de les apprivoiser et de penser différemment….
Voyons ensemble les 10 biais cognitifs récurrents rencontrés dans le management 👇
(J’en détaille 5 dans l’épisode de podcast, et cet article va plus loin avec la présentation de 10 biais cognitifs)
Qu’est ce qu’un biais cognitif ?
Avant de reconnaître les biais cognitifs, encore faut-il savoir ce que c’est….
Un biais cognitif représente une partie de notre système de pensée.
Il est naturel, inconscient mais il est également faussé et manque d’objectivité.
Cette forme de pensée influe directement sur la prise de décision.
Comment ? En portant un jugement rapide, même parfois irrationnel.
Et c’est normal : notre cerveau est là pour fonction d’économiser du temps et de l’énergie.
Le problème, c’est qu’ il nous emmène vers des erreurs de perception et à des prises de décision inadaptées 😅
Les biais cognitifs s’invitent dans la vie personnelle, dans les relations avec les autres, dans le système de mémorisation et bien entendu, dans l’univers du travail.
Dans le management, ils peuvent avoir deux visages.
- Les biais cognitifs chez tes collaborateurs, qui les poussent à adopter certains comportements.
- Les tiens, qui viennent altérer tes relations avec les personnes de ton entourage professionnel.
Je vais donc te dévoiler ici 10 biais cognitifs particulièrement récurrents dans le management.
Quels sont les biais cognitifs qui influencent tes décisions de manager ?
Cette liste de biais cognitifs va te permettre de savoir si tu es touché par l’un d’entre eux.
En les reconnaissant, tu vas pouvoir les dompter et changer ta façon de penser et de réfléchir.
Tu l’as donc compris : connaître et reconnaître un biais cognitif est bénéfique pour améliorer ton management et les relations avec tes collaborateurs 🙏
Le biais de confirmation
Le biais de confirmation s’apparente à une façon de penser sélective.
Le cerveau sélectionne uniquement les informations auxquelles il veut croire.
Elles ne viennent pas informer mais seulement confirmer ses croyances.
Il existe une expression bien connue pour illustrer ce biais cognitif : “nous croyons uniquement ce que nous voulons croire” : le cerveau refuse parfois de traiter et d’assimiler de nouvelles informations 🤔
C’est pour ça qu’il sélectionne uniquement ce qu’il lui convient.
En tant que manager, il est important de prendre du temps pour analyser tout ce qui t’entoure. Tu vas ainsi développer d’autres interprétations 👀
✅ Comment lutter alors contre ce biais de confirmation ? (Même si ça te paraît contre intuitif)
- Chercher la preuve du contraire de ta croyance
- Te demander quelles informations tu as rejeté automatiquement pour pouvoir revenir dessus.
- Analyser tes réactions lorsque tu es d’accord, ou pas, avec tes collaborateurs. Échange avec eux pour connaître leur point de vue.
Le biais du survivant
On rencontre fréquemment le biais du survivant en management.
Il est responsable des conclusions hâtives et basées uniquement sur la réussite 🌟
En d’autres termes : un manager se réfère uniquement aux collaborateurs qui ont réussi, sans forcément prêter attention à ceux qui ont eu des difficultés.
Pourtant, tous les témoignages sont bons à prendre, particulièrement ceux qui révèlent les difficultés.
Ils te permettent d’être à l’écoute de tous tes collaborateurs, de venir en aide à ceux qui n’ont pas réussi, de savoir pourquoi ils n’ont pas réussi… Et donc de trouver des solutions adaptées 💡
📌 Imagine : tu décides de tester deux techniques de vente.
L’une apporte des résultats concluants alors que l’autre s’avère être mitigée.
Instinctivement, tu vas retenir la première technique en cherchant à l’améliorer.
Mais il est également important d’analyser la deuxième pour comprendre et améliorer ce qui n’a pas marché.
✅ Pour ça, rien de mieux que le retour fait par les collaborateurs qui ont pu la tester. Mais aussi d’échanger avec eux pour tenter de trouver des solutions tous ensemble.
☝️ Connais-tu les 12 clés indispensables pour un travail d’équipe réussi ?
Le biais des coûts irrécupérables
Les coûts irrécupérables représentent les sommes investies et payées de manière définitive 💸
Elles ne peuvent ni être remboursées, ni être récupérées par un autre moyen.
Ces coûts sont trèèèèèèèèèèèèès souvent pris en considération lorsque tu prends une décision.
📌 Je te donne un exemple.
Tu as payé une séance de cinéma. Le film ne te plaît pas. Mais au lieu de partir, tu décides de rester car ta place n’est pas remboursable (et bien trop chère pour ne pas voir le film jusqu’au bout ! 😅)
En tant que manager, tu as sûrement investi du temps, de l’argent et de l’énergie dans un projet. Qui ne porte malheureusement pas les fruits auxquels tu t’attendais.
Tu décides pourtant de le poursuivre car c’est juste impossible de récupérer l’investissement et l’énergie que tu as mis dedans 😒
Et si tu changeais ta perception ?
Peu importe ta décision, tu ne peux pas récupérer ce que tu as dépensé, c’est perdu.
Selon toi, qu’est-ce qui est le mieux ?
- Continuer de t’investir et d’investir ton équipe dans un projet qui s’avère être encore plus coûteux en temps et en énergie ?
- Ou accepter que ce projet n’est pas le bon et trouver d’autres solutions pour avancer vers tes objectifs et garder tes collaborateurs motivés ?
Dans les deux cas, tout ce que tu as investi n’est pas récupérable.
✅Il est préférable d’accepter cette “défaite”, de repartir sur de nouvelles bases plus saines et plus épanouissantes, pour toi et tes collaborateurs 🤷♀️
Le biais de négativité
Le biais de négativité se retrouve plus souvent chez les personnes qui ont connu des expériences négatives.
À cause d’elles, c’est difficile de se lancer dans de nouveaux projets, par peur ou par crainte des effets négatifs.
Et oui, le cerveau mémorise plus facilement les informations négatives.
Et tu remarqueras que le changement est très souvent victime du biais de négativité 🧐
Dans le management, adopter une nouvelle technique, assimiler une nouvelle manière de faire, apprendre une nouvelle compétence peut être perçu comme nocif.
Le risque d’erreur est augmenté dans la façon de penser du manager soumis au biais de négativité : il a déjà connu des expériences difficiles et ne souhaite pas revivre cette insatisfaction.
Cette réaction est normale ! Mais elle mène à des préjugés ❌
Si tu penses connaître ce biais cognitif dans ton boulot de manager, tu peux changer ta façon de voir les choses : “la peur n’empêche pas le danger”.
✅ Concentre-toi sur les éléments positifs de tes expériences.
Un nouveau projet, un apport dans ta façon de manager, une nouvelle compétence, une nouvelle manière de faire peut être bénéfique pour toi et ton équipe.
Pense également à cette dernière et à tous les effets positifs qu’elle peut en tirer.
☝️ Découvre comment adopter la psychologie positive dans ton management dans cet article
Biais cognitifs : l’effet de halo
L’effet de halo fait suite à la première perception que l’on a d’une personne ou, dans le cadre du management, d’un projet ou d’une compétence.
Le cerveau a tendance à se concentrer sur cette première perception pour tirer des conclusions hâtives par la suite.
Et devine quoi ? Son interprétation est donc souvent erronée 😛
📌 Un exemple concret pour mieux comprendre :
Tu as rencontré un nouveau collaborateur mais tu l’as trouvé trop familier avec toi dès le début. Tu penses que sa personnalité n’est pas adaptée à celle de ton équipe.
Mais, tu dois travailler avec lui.
Du coup, tu as peut-être tendance à voir ses compétences et son savoir-être de façon négative. Comme dans ta tête tu ne trouves pas son attitude adaptée : ta perception de son travail peut être brouillée et donc, erronée.
📌 À l’inverse, tu as envie d’essayer une technique qui a donné beaucoup de résultats positifs dans une entreprise concurrente.
Tu es persuadé qu’elle va fonctionner pour ton équipe.
Tu vas donc te focaliser sur les effets positifs de cette technique et minimiser les résultats plus mitigés.
Voici deux illustrations de ce biais cognitif dans le management.
L’effet de halo est inévitable mais tu peux le transformer en avantage ! 💪
✅ Pour éviter de porter un jugement trop hâtif sur quelqu’un ou sur quelque chose, tente de réévaluer ton opinion et ta perception.
- Ce nouveau collaborateur dispose de qualités essentielles, sinon il n’aurait pas été recruté. Vous avez probablement des points communs. Il te suffit de creuser et d’apprendre à mieux le connaître.
- Cette nouvelle technique est-elle réellement adaptée à ton fonctionnement et à celui de ton équipe ? Prends davantage en considération les difficultés et l’ensemble des résultats pour revoir ton jugement et adapter cette technique à ton entreprise.
Les biais cognitifs dans le management : le biais d’autorité
Ce biais cognitif joue également sur la prise de décision : le biais d’autorité surestime très souvent la valeur d’une opinion ou de paroles émises par une entité supérieure (ou plutôt considérée comme supérieure)
📌 Par exemple, beaucoup de personnes ont tendance à accorder une très grande valeur à ce que peuvent dire leurs parents, les médecins, les spécialistes ou autres experts.
Le cerveau estime que ces entités considérées comme supérieures ont une meilleure opinion et prennent de meilleures décisions.
Dans le cadre du management, tu es peut-être victime du biais d’autorité.
Quand tu reçois des directives de la part de ton supérieur, tu estimes qu’il faut les suivre car tu as confiance en lui, tu n’as pas envie de le contredire et tu te dois de te conformer à son avis et ses recommandations.
Mais, au fond de toi, tu as des doutes quant à la pertinence de ces consignes.
✅ Au lieu de les suivre, parce que tu penses qu’il faut absolument le faire, tu peux adopter une autre posture.
Si tu as des doutes, pose des questions à ton supérieur.
Grâce à ses arguments, tu sera convaincu par ses idées. (Ou pas 😅)
Échanger avec son équipe est important, mais il est également essentiel d’échanger avec personnes au dessus de toi, pour t’approprier le sens et le pourquoi de ce que tu fais.
Ce partage de savoir et d’opinions t’aidera aussi à asseoir ta position de manager auprès de tes collaborateurs en leur expliquant à ton tour les objectifs et les bénéfices des consignes données.
☝️ Découvre comment éviter de micromanager ton équipe dans cet article
L’aversion à la perte
L’aversion à la perte nous pousse à porter une plus grande attention sur les pertes plutôt que sur les gains, alors que les deux sont équivalents : le cerveau préfère éviter les pertes au risque d’obtenir des gains.
Tu l’as compris, ce biais cognitif est responsable d’erreurs ou d’une perception erronée.
L’aversion à la perte influence beaucoup la prise de décision puisqu’au lieu de se concentrer sur les gains, un manager peut adopter des méthodes pour compenser les pertes.
L’objectif sera d’éviter le risque de perdre davantage.
Mais, les décisions prises sous l’effet de ce biais risquent d’être déséquilibrées et lourdes pour ton équipe.
⚡ Cette aversion à la perte peut aussi être responsable du manque d’innovation.
Un manager préfère ne pas prendre de risques et se complaire dans une stratégie qui a déjà fait ses preuves sans chercher à avancer.
Le risque ? Se faire rattraper par la concurrence qui, elle, a décidé d’innover et d’aller plus loin.
✅ En tant que manager, il est intéressant d’aller explorer les risques.
Ainsi, tu dépasses tes peurs et tu prends des décisions plus rationnelles.
Ce biais provoquant également un manque de perspective, il est important de raisonner sur le long terme : une décision peut être risquée sur le court terme mais apporter tellement plus sur le long terme.
☝️ Découvre comment être proactive au travail dans cet article
L’illusion positive parmi les biais cognitifs
Le biais cognitif de l’illusion positive reflète un jugement exagéré de soi 😇
Une personne soumise à ce biais se perçoit comme meilleure que les autres. Elle s’évalue de manière beaucoup trop optimiste, ce qui mène très souvent à l’illusion de supériorité morale.
Ce biais porte bien son nom puisqu’il s’agit d’une illusion.
Un manager peut se considérer comme supérieur compte tenu de son statut. Il risque d’en abuser et d’altérer sa relation avec ses collaborateurs.
✅ Il est beaucoup plus agréable, tu te doutes, de travailler avec un manager ouvert d’esprit qui n’a pas besoin de montrer sa supériorité.
Se mettre au même rang que ses collaborateurs facilite la cohésion d’équipe et le bien-être au travail.
Même si la prise de décision te revient, ça ne t’empêche pas pour autant de communiquer avec ton entourage professionnel et de prendre en considération chaque opinion.
Les collaborateurs se sentiront ainsi plus investis et plus motivés.
L’effet Dunning-Kruger
Ce biais cognitif est également connu sous le nom de biais d’excès de confiance en soi.
C’est quoi l’effet Dunning-Kruger ?
Les moins compétents et les moins qualifiés surestiment leurs compétences 😎
Un manager est convaincu d’être compétent, contrairement à ce que peuvent penser ses collaborateurs.
Cette façon de penser mène souvent à des tensions et des conflits au sein de l’équipe. Mais aussi à une dégradation de l’ambiance au travail, à une mauvaise cohésion collective ❌
En parallèle, en recrutant un collaborateur sûr de lui qui s’avère ne pas être si compétent qu’il le prétend, un manager risque de développer un sentiment d’injustice au sein de son équipe.
☝️ Découvre comment passer d’expert à manager dans cet article
✅ Des solutions existent pour lutter contre l’effet Dunning-Kruger et doivent être prises autant par le chef d’entreprise que par le manager ou les collaborateurs.
- investir dans des coachings individuels pour chaque membre de son équipe pour développer de nouvelles compétences. Le coaching amène grâce à des outils puissants vers la remise en question.
- mettre en place des feedbacks réguliers venant aussi bien du manager que des collaborateurs.
- identifier les lacunes du manager via les entretiens réguliers. Tout comme le manager peut venir en aide à un collaborateur soumis à l’effet Dunning-Kruger.
L’effet de cadrage
L’effet de cadrage représente l’effet des données connues sur la prise de décision.
📌 Pour mieux comprendre l’effet de cadrage, on va prendre un exemple d’actualité ! 😅
Dans le cadre d’une épidémie, deux solutions sont proposées.
- La première propose un programme permettant de sauver 200 personnes.
- La deuxième a 33% de chances de sauver 600 personnes mais à l’inverse, elle représente 66% de risques de décès.
La présentation de ces données influe directement sur la prise de décision : ces deux propositions donnent le même résultat.
Pourtant, 72% des personnes interrogées pour cette étude ont opté pour la première.
Dans le management, l’effet de cadrage peut mener à un cadrage serré ou négatif.
✅ Pour lutter contre ce biais cognitif, un manager doit élargir les possibilités.
Si un collaborateur se sent victime de l’effet de cadrage, il lui appartient d’aller en parler à son manager qui, à son tour, devra chercher plusieurs solutions.
📌 Par exemple, si un collaborateur souhaite changer de mode de vie, les choix qui s’offrent à lui doivent être variés. Il n’est pas seulement obligé de démissionner. D’autres alternatives existent.
Il ne doit pas se sentir face à un ultimatum ou une menace, il doit pouvoir échanger avec son manager pour trouver la meilleure solution possible pour sa situation.
Alors, penses-tu être touché par un de ces biais cognitifs ?
Surtout, ce n’est pas grave si tu te reconnais dans un de ces biais : ils sont inconscients et touchent tout le monde ! 😅
L’essentiel est de trouver des solutions, avec ton entreprise et tes collaborateurs, pour aller de l’avant !