Comment réussir à manager en start-up ? Quelles différences avec le management en entreprise ? Quelles actions mettre en place ? Voici les questions que j’ai posées à Zoé Maillet.
Zoé est une jeune manager qui est passée du monde de la diplomatie internationale au métier de responsable de service client en start-up. Son parcours est inspirant et exceptionnel. Et je suis sûre que ses expériences peuvent t’aider et te permettre de retirer plein de leçons pour ta carrière et ton management.
Devenir manager en start-up : quelles sont les croyances limitantes ?
Passer d’un milieu que tu connais à un univers où tout est nouveau, du métier jusqu’aux compétences, n’est pas une étape facile. Et des croyances limitantes peuvent vite apparaître.
“De quel droit peux-tu te permettre d’en arriver là ?”
“Tu n’as pas d’expérience donc pourquoi tu es là ?”
Arriver en start-up sur un poste que tu ne connais pas peut te donner des difficultés. Tu peux facilement penser que tu vas devenir une manager en start-up incompétente.
“Je suis une jeune manager, comment je peux être légitime ?”
Tu arrives sur un nouveau poste et dans un nouveau milieu qui te poussent probablement à développer un syndrome de l’imposteur.
L’univers de la start-up est très jeune. Et ce critère joue des tours car tu peux penser que tu n’as pas l’expérience, que tu ne peux pas manager des plus jeunes mais aussi des personnes plus âgées que toi qui s’y connaissent à fond dans leur métier.
Comment lutter contre les croyances limitantes ?
Si tu te reconnais dans les croyances de Zoé, demande simplement à ton boss pourquoi il t’a recruté et pourquoi il t’a choisi. Il est là pour répondre à tes questions et te rassurer.
Tu as obligatoirement des soft skills qui sont précieuses pour ta start-up. Grâce à tes expériences précédentes, tu as toujours des compétences transférables.
N’hésite pas à échanger avec d’autres managers d’entreprises et de start-up.
Pourquoi ?
Car elles aussi peuvent avoir des doutes. Et partager ses expériences te fait prendre conscience que l’âge n’a rien à voir avec les questionnements que tu te fais sur le management. Les doutes arrivent aussi aux managers qui ont de l’expérience.
Que tu aies 27 ou 55 ans, c’est la même chose. Il faut que tu arrives à te détacher de cette croyance sur l’âge et trouver la cause qui provoque ton sentiment d’illégitimité.
Mon mot d’experte : quand on est jeune manager, il y a souvent des croyances limitantes qui surviennent et auxquelles on croit. On se demande ce que l’on peut apporter à une équipe opérationnelle. On ne comprend pas pourquoi on est là. C’est un travail de longue haleine pour comprendre comment on peut aider les autres.
Devenir manager en start-up : faut-il se former ?
Mon mot d’experte : tu as probablement peur de demander à ton entreprise de t’aider à te former. Tu ne veux pas paraître faible, tu penses que tu peux t’en sortir seule.
Pourtant, tu peux choisir de te former pour devenir manager en start-up pour plein de bonnes raisons.
Déjà, si tu as la chance d’avoir une super équipe, elle mérite d’avoir une manager à l’aise dans son métier. En te formant, tu peux lui apporter le meilleur pour qu’à son tour, elle apporte le meilleur d’elle-même.
Se former revient également à acquérir des outils prêts à actionner et à transmettre pour te sentir plus à l’aise. Tu peux ainsi t’impliquer pour ton équipe.
La formation est donc un moyen de montrer à ton entreprise que tu as envie d’évoluer, de bien faire les choses.
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Quelles qualités mettre en avant quand on est manager de start-up ?
Faire preuve d’ouverture d’esprit
Il s’agit d’une compétence importante.
Pourquoi ?
Parce qu’il faut savoir que la personne en face de toi n’a pas les mêmes expériences que toi. Ses expériences de vie vont faire que son vocabulaire est différent. Que sa manière d’aborder et de voir les choses est différente.
De même, ce n’est pas parce que tu comprends la personne en face de toi, que tu sais pourquoi elle réagit de telle façon que tu dois l’accepter. Chacun vient de milieux différents. Mais il ne doit pas marcher sur tes propres valeurs.
Même si quelqu’un de ton équipe ne veut pas mettre mal à l’aise tes collaborateurs mais qu’il le fait de par sa vision, il faut savoir mettre un stop. Tu peux accepter les différences de culture et de comportement tant qu’elles n’empiètent pas sur tes valeurs à toi.
Tu restes bienveillante mais si la personne n’est pas réceptive, tu as le droit de mettre un stop.
Mon mot d’experte : les différences de culture et de vie ne doivent pas empêcher d’imposer tes limites et ton cadre. Ni de poser ce que toi tu attends de ton équipe, de ton service.
☝️ Découvre comment définir tes valeurs professionnelles si tu es manager dans cet article
Faire preuve d’adaptabilité
Malgré tes nombreuses expériences, tu ne peux pas rester ancrée avec ce que tu as déjà acquis. Il ne faut pas hésiter à jouer avec tes compétences pour gérer les imprévus, les urgences.
Communique avec tes équipes et partage-leur le fait qu’il peut y avoir des imprévus. Mais que vous êtes aptes à les gérer. Il faut juste apprendre à les classer en termes de priorité.
La flexibilité et l’adaptabilité sont de vrais atouts quand tu es manager en start-up.
Devenir manager en start-up : les bonnes pratiques
Les entretiens 1 to 1
Les rendez-vous 1 to 1 sont des entretiens hebdomadaires de 30 minutes à 1h avec les managés. Ils permettent d’échanger autour de l’humeur, de la charge de travail, des projets actuels.
Si tu as des N-2, tu peux aussi mettre en place des entretiens 1 to 1 une fois par trimestre.
Pourquoi ?
Pour discuter de leur mood, de leurs aspirations. Tu peux ainsi t’assurer que tes équipes vont bien et d’être sûre de ne pas passer à côté de petites pépites qu’on ne voit pas toujours passer.
Le principe de manager en start-up est d’être présente pour ses équipes.
Les to-do lists hebdomadaires
Tes managés viennent vers toi avec un to-do list de priorités, de tâches à effectuer dans la semaine.
Pourquoi ?
Le but est d’évaluer avec eux s’il s’agit vraiment de priorités.
Ils peuvent ainsi réfléchir sur l’importance de chacune des tâches. Et toi tu les vérifies grâce à ta vision stratégique. Tu les formes ainsi à une certaine prise de hauteur.
Cette liste de priorités aide aussi à lutter contre les coups de mou ou contre les moments de panique. Puisque l’organisation de la semaine se fait en amont.
Mettre en place un management participatif et collectif
Les personnes de ton équipe ayant un niveau de management équivalent travaillent ensemble et non pas en compétition. Le but est qu’elles partagent leurs difficultés, leurs réussites, leurs manières de faire, leurs outils.
Mais de quelle façon ?
Elles peuvent disposer d’un espace de parole ouvert qui les amène à manager leur équipe de la même façon. Une personne tranche mais tout le monde a droit à la parole et à amener son idée.
Le dernier conseil de Zoé pour réussir à manager en start-up
Le 3e accord toltèque : ne fais pas de supposition.
Même si tu as conscience des différences de culture et de vie, tu peux parfois prendre les choses très à cœur. Mais pars du principe qu’il faut partir neutre sur la situation pour être ouvert le plus possible sur ce que la personne a réellement voulu te dire.
Ce n’est pas parce qu’elle a fait un faux pas qu’elle veut le faire contre toi. C’est simplement une mauvaise compréhension de la situation.
☝️ Découvre comment manager avec les 4 accords toltèques dans cet article