Travailler moins mais mieux

Travailler moins mais mieux
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Comment travailler moins mais mieux ? Pour répondre à cette question, j’ai invité Marion Arnau, coach pour entrepreneurs. 

Dans cet épisode, elle va te donner des conseils pour être organisée, productive et efficace dans ton quotidien de manager ou d’entrepreneure. 

Notre mission ? Te donner les moyens de vivre pleinement ta vie. 

Quelles sont les croyances sur la productivité ?

Il faut travailler plus pour être plus efficace

Première idée reçue : il ne faut pas compter ses heures pour réussir, il faut travailler dur.

On a souvent tendance à confondre la productivité des machines avec l’efficacité des êtres humains. 

Être efficace, c’est pouvoir faire des actions qui vont avoir le maximum d’impact en un minimum de temps. Il faut pouvoir en faire moins mais mieux.

Mon mot d’experte : on n’a pas un temps illimité comme les machines. Nous n’avons que 24h dans une journée, même si on souhaiterait plus. On a souvent un discours qui dit que nous ne sommes pas des robots. Mais on est toujours guidées par cette envie de vouloir faire plus ou l’impression qu’on n’a pas assez bossé.

Vouloir faire plus pour avoir l’impression de bien travailler

Cette envie te vient probablement du fait que tu n’as pas de ligne directrice ou de finalité claire à ce que tu es en train de faire.

Pour que tu aies un objectif, il faut qu’il soit temporellement défini. 

Et il faut que tu définisses les étapes qui vont t’amener à la réalisation de ton objectif. 

Pourquoi ?

Car si tout ça n’est pas suffisamment clair, tu auras toujours plein de choses à faire. 

La nature a horreur du vide. La vie va donc se charger de remplir ton agenda, tes obligations et ta to-do list.

Donc si tu n’es pas maître en amont de tout ça, tu seras incapable de différencier l’urgent de l’important

Tu risques également d’être dans la précrastination, c’est-à-dire que tu fais au fur et à mesure et tu ne prends jamais le temps de te demander si chaque action vaut le coup ou pas. 

Si tu te sens submergée par le travail, ce n’est pas que tu procastines. 

La précrastination, c’est une tâche ou un imprévu qui arrive, et tu réponds tout de suite. Tu ne prends pas le temps de te demander si cette tâche est prioritaire ou importante, si tu es la bonne personne pour la remplir. 

☝️ L’épuisement professionnel ça n’arrive pas qu’aux autres ! Je te traite le sujet dans cet article.

Je n’ai pas fini ma journée si je n’ai pas atteint 7h de travail

La durée du temps de travail définit si tu as été efficace ou pas.

Tout comme le présentéisme dans le salariat : c’est parce que tu es présente que tu es efficace au travail.

On nous a appris à être présente un certain nombre d’heures par semaine à l’école, au travail… Ça peut être très mal vu de partir à l’heure ou plus tôt. Donc cette croyance peut être vraiment ancrée dans la vie de tous les jours.

Mais prenons l’exemple des entraînements des sportifs de haut niveau.

Ils ne font pas que s’entraîner plus et tout le temps. Ils récupèrent plus aussi. 

À ce niveau sportif, il faut faire acte de présence. Mais la récupération va être proportionnelle à l’effort fourni. 

Tu ne fais pas que t’entraîner pendant 7h. 

La récupération, le sommeil et le sport font partie prenante de ton quotidien. 

Tu n’es donc pas obligée de travailler comme une brute pendant 7h. Tu peux t’aménager des temps de récupération

Mon mot d’experte : quand tu prends l’exemple des joueurs de tennis, ils ne peuvent pas être au top pendant 3h ou 4h de match. Ils vont donc se reposer sur leur atout numéro 1.
Toi aussi, tu vas avoir des phases de fatigue, de repos pendant lesquelles tu vas reposer ton cerveau. L’idée est de te trouver des tâches qui ne te fatiguent pas et qui vont te permettre de te reposer un peu pendant ta journée de travail.

Et s’aménager des temps de rien est extrêmement efficace. 

Pour pouvoir prendre du recul, il faut que tu aies une vision plus claire et ça, c’est du travail. Ce n’est pas de la production opérationnelle mais le repos et la récupération restent très efficaces.

Le déclic à avoir pour travailler moins mais mieux

Il faut remettre le travail à sa place de moyen pour vivre pleinement sa vie. 

Mais quel est le déclic à avoir pour travailler moins mais mieux ?

Te souvenir pourquoi tu travailles.

Demande-toi : si le travail est un moyen, il est au service de quoi ?

Il n’y a pas de bonne réponse. 

Chacune peut se questionner. Il faut juste que tu sois au clair avec le pourquoi tu travailles

Pour t’aider à répondre à cette question, tu peux te demander :  à quoi te sert ton travail ? Qu’est-ce que ton travail t’apporte ?

Il peut y avoir de la reconnaissance, des moyens financiers, un sentiment d’utilité.

Tu peux aller encore plus loin en te demandant : 

  • À quoi va te servir cet argent ? Pourquoi est-ce important de l’avoir ? 
  • Quelle reconnaissance veux-tu avoir ? Pourquoi est-elle aussi importante ?

Creuse ces questions pour prendre conscience du pourquoi tu fais ce que tu fais, pour réaliser que ton travail est important. Mais aussi pour te rendre compte que tes autres domaines de vie peuvent être tout aussi importants. 

Répondre à ces questions te permet également de remettre de l’équilibre dans ce qui est essentiel pour toi et donc, de prioriser. C’est ici que tu vas commencer à travailler moins mais mieux.

Mon mot d’experte : ton pourquoi peut totalement évoluer. Donc prends quelques minutes pour réfléchir à ces questions, au pourquoi tu travailles. Tu vas ainsi connaître la raison profonde de pourquoi le travail est important pour toi. 

Travailler moins mais mieux : se pencher sur son rapport au travail

Le tout premier conseil pour réussir à travailler moins mais mieux est de te pencher sur ton rapport au travail. Mais aussi à l’inverse, sur ton rapport aux loisirs et au repos.

Quels sont les bénéfices à retirer à beaucoup travailler 

Si tu continues à travailler autant, c’est forcément que tu en retires un certain bénéfice. 

Ce bénéfice, c’est important de l’identifier pour être au clair et probablement, pour arrêter de te plaindre. 

Pourquoi ?

Car si tu es en phase avec ton bénéfice, c’est que tu es contente de ce qu’il t’apporte. Ou à l’inverse, tu peux te rendre compte que tu peux totalement te passer de lui.

Qu’est-ce que tu te dis quand tu te reposes ? 

Qu’est-ce que tu penses des personnes qui prennent des vacances ou qui ne travaillent pas plus de 20h par semaine ?

Mon mot d’experte : tu peux être indulgente avec toi-même. Mais on reconnaît souvent qu’on bosse trop et qu’on a envie de lever le pied. On voit que le travail ne nous apporte pas ce que l’on recherche. Mais on se retrouve à juger des gens qui font exactement ce qu’on souhaite.

Si tu as une vision négative de ne pas travailler ou de prendre des pauses, tu ne vas pas pouvoir appliquer tout ça. Tu peux même rentrer dans des stratégies d’auto-sabotage.

Tant que tu ne mets pas de conscience sur le problème, tu ne peux pas être alignée à ton comportement et tes actions, à tes valeurs et ta vision de la vie. 

Prioriser l’essentiel pour travailler moins mais mieux

Prendre du recul

Tu peux le faire de manière générale dans ta vie en prenant des décisions pour prioriser ce qui est le plus important pour toi.

Ou tu peux définir les tâches essentielles au travail pour travailler moins mais mieux.

Pour identifier l’essentiel, il faut pouvoir sortir de l’opérationnel. 

Par exemple, si un chef de cabine ne sort pas le nez de sa cabine, il ne peut pas voir s’il fonce tout droit sur un iceberg. 

Cette posture doit devenir automatique.

Quand tu te sens submergée, il faut que tu saches comment t’aménager des temps de repos. Et pouvoir ainsi prendre du recul.

On a souvent l’impression que si on s’arrête pour prendre du recul, on risque de perdre du temps. On est tellement dans l’action que l’on veut tout faire au moment où les choses se présentent. Sans jamais se demander si elles sont importantes.

Alors que si tu as envie de travailler moins mais mieux, prends un temps de recul et enlève des tâches de ta to-do list. Tu peux être plus précise pour être plus efficace, et déléguer ce que tu peux déléguer. 

Cette impression de perdre du temps t’en fait gagner énormément.

Ce n’est pas une question d’efficacité mais tu fais ce pour quoi tu excelles. 

☝️ Tu peux également identifier ton chronotype pour maximiser ta productivité

Faire un audit de ton temps

Voici un exercice à reproduire pour te rendre compte que prendre du recul est essentiel.

Pendant une semaine, regarde ton temps de travail et analyse où il part. 

Observe à quel endroit tu en perds le plus et demande-toi si tu aurais pu le récupérer pour prendre ce fameux recul et arrêter de te sentir dans l’urgence.

Mon mot d’experte : l’audit de temps est essentiel pour prioriser, pour déléguer. Il amène du factuel et du rationnel sur du ressenti. Il permet de canaliser cette sensation de courir partout et de ne jamais rien faire de ses journées.

Tu vas avoir la satisfaction immédiate d’avoir été productive et efficace

Mais demande-toi si tu as tout de même bien prioriser tes tâches et si tu as bien avancé sur le fond.

L’audit de temps est aussi là pour t’aider à prendre des bonnes décisions, à retrouver le sens et l’utilité de ce que tu fais dans ton métier, à aller droit à l’essentiel.

Quand tu sais quelle est ta priorité, au travail ou dans la vie personnelle, tu peux arbitrer plus facilement. Tu reprends le contrôle de ton temps.

L’exercice des 3, 3, 3

Sur ton trimestre, quels sont les 3 projets que tu veux avoir réalisés ?

En fonction de tes projets, quelles vont être tes 3 priorités sur un mois ?

Cette semaine, quelles vont être les 3 tâches prioritaires sur lesquelles tu vas commencer à travailler ?

Si tu as plus de 3 projets, tu n’es pas obligée de les supprimer mais tu peux simplement les déplacer. Tu n’es pas une machine donc tu peux décaler et replanifier tes projets.

Mon mot d’experte : 3, c’est le bon chiffre pour réussir sans te sentir débordée et sans avoir la sensation de ne rien faire de tes journées.

Si tu te sens bloquée, fixe-toi simplement un objectif pour savoir où tu vas et te faire sentir que tu as passé une bonne journée et une bonne semaine.

Travailler moins mais mieux : savoir dit non

Pourquoi a-t-on peur de dire non ?

Tu sais maintenant prioriser pour travailler moins mais mieux.

Mais savoir prioriser, c’est savoir dire non à ce qui n’est pas prioritaire. 

Savoir dire non revient à toucher à des peurs.

Quand on dit non, on a peur de décevoir, d’être jugée, d’être rejetée. 

La peur vient toucher quelque chose d’irrationnel et d’inconscient. 

Donc tu te retrouves à dire oui alors que tu voulais dire non.

Il faut donc identifier ta peur et en être pleinement consciente. 

Pourquoi ?

Au risque de continuer de t’auto-saboter, à faire ce que tu n’as pas envie de faire et donc de te décevoir toi-même.

☝️ Et tu verras que demander de l’aide est un acte de leader également.

Le premier pas pour dire non

Le premier pas pour dire non et donc travailler moins mais mieux est de proposer de répondre plus tard. C’est une façon simple d’être honnête envers toi. 

Tu ne dis ni oui, ni non. 

Tu te donnes simplement un délai pour réfléchir. 

Tu peux également penser aux deux scénarios : celui où tu dis oui et celui où tu dis non.

Tu vas te demander ce qui est bien et moins bien pour toi, et ainsi réussir à arbitrer.

Mon mot d’experte : dire oui à quelque chose, c’est se dire non à soi. 

À quoi est-ce qu’on dit non ?

Demande-toi à l’inverse : si tu dis non à cette personne, ce projet, cette opportunité, à quoi est-ce que tu dis oui ?

Tu peux dire oui à plus de sérénité, à ta séance de sport que tu rates tout le temps.

Le résumé pour travailler moins mais mieux

Pour avoir le déclic et travailler moins mais mieux

  • Demande-toi pourquoi tu travailles,
  • Remets le travail à sa place,
  • Penche-toi sur ton rapport au travail et au repos,
  • Sors le nez du guidon et priorise l’essentiel,
  • Apprends à dire non et identifie tes peurs.

Pour encore plus de conseils sur travailler moins mais mieux, retrouve Marion sur Instagram, sur LinkedIn. 

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