Comment passer de l’efficacité à l’efficience ?

efficacite ou efficience
Sommaire

L’efficience, un bien grand mot qui te semble peut-être obscur ? 🥴

« Il n’y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne devrait pas du tout être fait. »

Peter Drucker

Avec la démocratisation du développement personnel, on entend parler de gestion du temps et d’efficacité à longueur de journée 🤯

Beaucoup aspirent à faire plus, accomplir plus, être plus…
Lire plus vite, apprendre plus vite, cuisiner plus vite, travailler plus vite… tel est le paradigme du XXIème siècle.
En clair, vivre plus vite pour faire plus de choses et avoir une vie remplie.

Peut-être est-ce ton cas ?

Cet engouement pose quelques questions :

  • Le paradigme de l’efficacité commencerait-il à montrer ses limites ?
  • Quels sont les risques à vouloir être efficace à tout prix ?
  • Pourrait-on faire autrement ? Si oui, comment ?

Explorons ensemble ce thème de l’efficacité et découvrons comment le transcender pour arriver à l’efficience.

Ce texte a été écrit par Fabien Delcourt, du site https://epanessence.com

Être efficace, une fin en soi ?

Le culte de l’efficacité

Depuis des dizaines d’années, est apparut le culte de l’efficacité : FAIRE, faire plus et faire mieux.
Rentabilité, rapidité, croissance, sont les mots clés de notre époque 🏃‍♀️

Le paradigme de l’efficacité porte en lui le germe de « il faut faire pour être ».
Tu es ce que tu fais.
Cela va de pair avec une volonté d’optimiser son temps, le rentabiliser, arrêter de le perdre…

Beaucoup d’auteurs ont popularisé des méthodes de productivité et de gestion du temps depuis plusieurs dizaines d’années, afin de devenir une machine de guerre de l’efficacité.

L’action est considérée comme une fin en soi, elle donne un sens à la vie : on cherche donc à la maximiser pour avoir un rôle et un statut au sein de la société.
Accomplir beaucoup de choses est valorisé socialement, que ce soit courir un marathon, écrire un livre ou élever 3 enfants tout en lançant une startup.

De nombreux moyens existent pour être efficace : les listes de tâches, l’agenda, la matrice d’Eisenhower, le Kanban, la loi 20/80 de Pareto, le pomodoro

Les limites de cette efficacité à tout prix !

Seulement, il y a des limites :

  • L’être se limite-t-il réellement au « faire » ?
  • Que se passe-t-il quand on a rien envie de faire ?
  • Quand est-ce que cette course au « plus » s’arrête-t-elle ?

Mettre la priorité sur le faire a tendance à couper de l’être.
On devient une machine à produire, un « faire humain » qui met la priorité sur l’action au détriment de sa vie intérieure.

Pourquoi vouloir agir à tout prix ?
Pourquoi vouloir agir plus ?
Pourquoi une vie serait-elle plus valeureuse en ayant fait plus de choses ?
Où est la place du « ressentir » et du « vivre » là-dedans ?

Voilà des questions que nous pouvons nous poser.

Personnellement, j’ai longtemps cru en ce paradigme.
Cherchant à rentabiliser au maximum, je voulais tout millimétrer pour contrôler chacune des minutes de ma journée, être productif comme jamais !
Pendant une phase de ma vie, je considérais même le temps de sommeil, le temps de douche et le temps des repas, comme une perte de temps ! 😅
« Il y a plus utile à faire dans la vie. » me disais-je.

Jusqu’au jour où j’ai vomi tout ce contrôle que je m’étais infligé.
Pas de place pour la détente, pas de place pour les émotions, pas de place pour la vie !

L’objectif de cet article n’est pas de diaboliser l’efficacité, de dire que c’est mal.
Simplement d’en pointer les limites ☝️

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De l’efficacité à l’efficience…

Le paradigme de l’efficacité a du sens selon la phase de vie dans laquelle tu es, si tu démarres un nouveau projet, que tu es en plein reconversion du salariat à l’entrepreneuriat.
À un moment, vient le temps où tu réalises que les actions que tu poses ne sont pas ton être.
Que tu agisses ou que tu n’agisses pas, ça ne change rien à ta valeur personnelle, à qui tu es.

Être focalisé sur le « faire » coupe d’une forme d’écoute intérieure.
Obsédé par ce que je veux faire, je n’écoute pas ma mélodie intérieure.

J’en perds mon humanité, ma sensibilité, je perds toute la douceur de l’existence, la réduisant à un voyage où il faut visiter le plus de monuments au risque de la rater.

Mais comment une vie pourrait-elle être échouée ?
Une vie ne peut qu’être vécue.
Il n’y a rien à atteindre, rien à chercher, la vie ne donne aucune obligation, aucune contrainte.

Le faire est plutôt la conséquence de l’être que le contraire.

Et si le paradigme de l’efficacité ne te convient plus ?
Alors peut-être qu’il est temps d’en changer…
… Et de passer au paradigme de l’efficience 🚀

efficience definition

L’efficience : un changement de paradigme

Quelle est la différence entre l’efficacité et l’efficience ?

Dans le paradigme de l’efficacité, on considère le faire pour le faire…
… jusqu’au jour où on en a marre de se considérer comme une machine à produire.

L’efficacité, c’est faire toujours plus en quantité ! 🤯

À ce moment, tu réalises le prix à payer de poursuivre un objectif « à tout prix ».
L’efficacité se fait souvent au détriment de l’écoute et de la vie intérieure.
Il s’agit de faire taire des parts de soi pour se mettre en mouvement et atteindre le résultat.

Personnellement, je n’ai pas envie de faire passer le résultat avant moi.
En basculant sur le paradigme de l’efficience, cela n’a plus rien à voir

Définition de l’efficience

L’efficience, c’est utiliser le moins de ressources possibles pour le plus de résultat possible.
On pourrait assimiler ça à un Pareto suprême : faire plus avec moins.

efficacité vs efficience

Cette efficience est la conséquence naturelle de l’écoute de nous-mêmes.

Je m’explique :
Si j’ai décidé que j’allais travailler de 8 heures à midi sur mon livre, avec la méthode pomodoro, je m’exécute sans me poser de question. Je cherche à être efficace et à écrire le plus de mots possibles.

Alors que l’efficience n’est pas quelque chose qui se planifie ou s’anticipe.
Elle résulte d’une écoute en temps réel de ce que je ressens à l’intérieur.
Quand l’élan intérieur vient pour écrire un livre, par exemple, en m’y mettant je vais être beaucoup plus pertinent, plus rapide.

Dans le paradigme de l’efficience, il y a besoin d’écouter quand est le moment juste pour ce que tu as envie de faire 🙏
C’est là que les outils de productivité ont leurs limites, car ils ne peuvent pas se substituer à une écoute des tripes.

Quand j’ai envie d’écrire un article et que je me laisse porter, il est écrit en un rien de temps, il est qualitatif et j’y prends du plaisir (paradigme de l’efficience).
Seulement, ça peut être à un moment où je n’avais pas du tout prévu d’écrire !
Quand je ne suis pas inspiré pour écrire un article et que je le fais quand même parce qu’il faut atteindre le résultat, je galère, je ne trouve pas les tournures de phrase, je prends beaucoup plus de temps. (paradigme de l’efficacité)

Avec le paradigme de l’efficience, l’invitation est de basculer du FAIRE à l’ÊTRE

Comment être efficient ?

Apprendre à se connaitre

Plutôt que partir du résultat que je veux atteindre, on part du ressenti dans l’instant.
Si je m’écoute…
…De quoi j’ai envie ?
…Qu’est-ce qui m’inspire ?
…Qu’est-ce qui m’appelle ?
C’est à cet endroit que j’ai une productivité maximale, du plaisir, de l’envie,… ça se fait « tout seul ».

Cela demande un travail de connaissance de soi qu’on peut effectuer avec l’ennéagramme, le modèle de personnalité le plus profond et puissant que je connaisse.

La plupart de mes écrits, de mes vidéos, éclosent comme cela désormais.
Cela ne veut pas dire que je ne vais pas écrire quand je n’en ai pas envie.

Par contre, souvent quand je le fais, je vais juste poser mes idées, le plan et j’attends de sentir le moment adéquat pour m’y mettre vraiment, car je sens que si je force, ça patine.
Dans l’efficacité je me bats contre moi-même pour me motiver même si je n’ai pas envie, je me force, je peux même me dégoûter de la tâche.
Dans l’efficience, il y a un vrai travail de renoncement : je ne peux pas tout faire et ce n’est même pas souhaitable.
On ne cherche plus à « faire à tout prix ».

☝️ Découvre quel est ton chronotype pour gagner en efficacité dans cet article

l'efficience au travail

L’efficience : choisir et non subir

L’intention est de faire ce qui me nourrit, ce qui a du sens pour moi.

Cela implique une décision : renoncer à faire ce que je n’ai pas envie de faire.
Voilà pourquoi l’efficience demande du courage.

Si ma journée est remplie de tâches que je n’ai pas envie de faire, il paraît pertinent de se demander « pourquoi est-ce que je m’inflige ça ? » et « qu’est-ce qui se passe si je raye tout ? »

Comme le paradigme de l’efficience implique d’arrêter de se traiter comme une machine et de s’écouter, on va naturellement arrêter ce qui ne nous rend pas vivant. Exactement comme un enfant qui suit ses envies.

La seule façon de le vivre est une écoute de soi dans l’instant.
Il n’y a pas vraiment de méthodologie ou de process pour ça.

Cela demande de ralentir, de laisser de l’espace, d’arrêter de courir partout, d’arrêter de sauter de distraction en distraction
S’arrêter et écouter. Ressentir 🌱

Et quid de toutes les tâches qu’on a vraiment pas envie de faire ?
« Il faut bien faire le ménage et les impôts » vas tu me dire…
C’est vrai, et pour autant cela peut se déléguer si c’est vraiment une torture.
Tu peux aussi le faire car c’est important pour toi de vivre dans une maison propre ou de
dormir sur tes deux oreilles.

Tu passes ainsi du « il faut » mortifère au « je choisis » bien plus vivant.

Choisir c’est renoncer

Il n’y a aucune nécessité dans la vie (et ceux qui le racontent n’ont pas encore réalisé qu’ils se sont conditionnés) : tu peux tout à fait décider de ne jamais passer le ménage et de ne
pas remplir ta feuille de déclarations.
Tout est question du prix à payer : es-tu OK avec le prix à payer ? 🧐
Tout a un prix à payer : remplir sa feuille d’impôts comme ne pas le faire

Comme tu le constates probablement en lisant, passer à l’efficience peut être inconfortable, parce que ça peut te demander de :

  • Renoncer à dire oui tout le temps quand t’as envie de dire non
  • Abandonner des projets qui ne résonnent pas
  • Constater tes limites, ta fatigue, ton manque de ressources
  • Lâcher les tâches qui te pompent l’air quitte à ce que ça déplaise.

Tu t’en doutes, passer à l’efficience nécessite un deuil.

Le deuil du fantasme de la productivité

« Le deuil ? Comment ça Fabien ? Personne n’est mort. »
La fin de toute chose implique un deuil 🤷

Le deuil invite à lâcher des émotions, des fonctionnements, des habitudes.
J’ai cru pendant des années que je devais agir, que je devais réussir, que je devais être efficace, à tout prix.
C’était au détriment de moi et de ce que je ressentais…

Renoncer au contrôle

Entre temps, j’ai fait le deuil de cette image fantasmée de moi.
J’ai renoncé à toutes ces routines matinales, cet excès de contrôle que j’avais sur moi, à vouloir emprisonner mon enfant intérieur sur l’autel de mes délires égotiques de réussite.
Cela peut être le deuil de projets que tu ne feras jamais, parce que ça ne te fait pas vraiment vibrer.
Cela peut être le deuil de l’image de personne serviable que tu vends aux autres (et qui au fond te coûte beaucoup car tu te fais passer après).
Le renoncement est une étape nécessaire dans l’efficience 😇

« Ce que tu décides de ne pas faire est tout aussi important que ce que tu décides de faire. »

Steve Jobs


Être efficient, c’est arrêter de se traiter comme une machine à produire, arrêter de vouloir gérer son temps.

On ne gère rien du tout, on se raconte que l’agenda ou la todolist nous donne du contrôle, mais au fond, on n’a aucun contrôle.

Et si on apprenait juste à écouter ce qui vibre au fond ?
Car alors, en écoutant ce qui nous anime le plus, toutes les techniques de productivité
deviennent superfétatoires. Cette écoute intérieure amène à faire énormément de tri dans notre vie, à élaguer, supprimer, simplifier

efficience efficacite c'est quoi exactement

Supprimer pour mieux créer

Toute cette suppression libère de l’énergie de création et de la place pour autre chose ! (ce qui compte vraiment)

On se met en mouvement car la vie en nous s’exprime, comme l’enfant qui joue.
Les techniques et les outils peuvent venir sublimer cet élan de vie, jamais le remplacer.

Ce changement de paradigme demande un engagement envers soi, celui de se faire confiance. Avoir la foi dans le fait que je vais où c’est bon pour moi, sans avoir à me forcer.

Cette écoute, ce retour à soi, n’est pas évident.
Cela demande aussi de renoncer à plaire à tout le monde, à dire oui à tout et à se positionner.

Pour cela, je t’invite à découvrir l’ennéagramme, un modèle pour t’aider à te découvrir et à savoir comment tu fonctionnes en profondeur.

Bonne efficience,
Fabien de Epanessence

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